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que je souhaitais, ce que j’espérais ! Quelquefois je m’accoudais des nuits entières, surtout par les temps de lune, à la fenêtre de ma chambre et j’y demeurais jusqu’au matin ; quelquefois, à l’insu de Macha et en simple costume de nuit, je descendais encore au jardin et je m’enfuyais vers l’étang au milieu de la rosée ; je poussai même une fois jusque dans les champs, ou bien je passais la nuit à faire toute seule le tour du parc.

Maintenant il m’est difficile de me rappeler, encore moins de comprendre, les rêveries qui, à cette époque, remplissaient mon imagination. Si même je parviens à m’en souvenir, j’ai peine à croire que ces rêveries fussent bien miennes. Tant elles étaient étranges et en dehors de la vie réelle.