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pour eux de se partager le morceau de viande, objet de la bataille, que de perdre le morceau qu’attrapera en passant un chien quelconque, qui n’aura pas pris part au combat.

Nous courons à l’abîme, nous ne pouvons nous arrêter et y tombons.

Chaque homme raisonnable qui réfléchit à la situation dans laquelle se trouve maintenant l’humanité, et à celle vers laquelle elle marche inévitablement, doit voir que cette situation est sans issue, qu’on ne peut inventer aucune institution, aucun établissement qui nous sauvera de la perte à laquelle nous courons inévitablement.

Sans même parler du danger économique insoluble, et qui se complique de plus en plus, les rapports mutuels des États qui s’arment les uns contre les autres, et sont prêts, à chaque moment, à déclarer la guerre, ces rapports montrent nettement la perte inévitable à laquelle est entraînée toute l’humanité dite civilisée.

Alors, que faut-il faire ?


VI


Il faut le dire à la gloire de l’humanité, le XIXe siècle tend à entrer dans une voie nouvelle :