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suis décidé à l’écrire. Peut-être parce qu’il est pénible de se taire toujours. Tous parlent de la nécessité d’aider aux ouvriers et paraissent compatir à leur sort. Mais ce n’est pas la situation des ouvriers qui est terrible, ce n’est pas eux qui ont besoin d’aide, mais ceux qui attirent les gens et les piétinent, et ceux qui, le lendemain, regardent les vitres brisées, les réverbères renversés, les traces des balles, et, sans voir le sang glacé sur le trottoir, marchent dessus.


Oui, le principal c’est que quelque chose désunit les hommes, qu’il n’y a pas de lien entre eux. L’important est donc d’écarter ce qui désunit les hommes et de le remplacer par ce qui les unit. C’est toute forme extérieure violente du gouvernement qui désunit les hommes ; la seule chose qui les unisse, c’est le rapport envers Dieu, l’aspiration vers lui, parce que Dieu est seul pour tous et que le rapport des hommes envers Dieu est un.

Que les hommes le veuillent reconnaître ou non, devant nous tous se dresse le même idéal de perfectionnement supérieur, et seule l’aspiration vers cet idéal anéantit la désunion et rapproche les hommes.

Iasnaïa Poliana, février 1905.