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rieures ou sur autrui, ne change pas la situation des hommes, mais ne fait qu’altérer, diminuer la vie de celui ou de ceux qui, — comme tous ces hommes politiques, rois, ministres, membres du parlement, révolutionnaires, de toutes sortes, libéraux — cèdent à cette erreur pernicieuse.


§


Les hommes qui jugent superficiellement, les hommes légers, émus particulièrement par la boucherie fratricide commise récemment à Saint-Pétersbourg, et par tous les événements qui accompagnèrent ce crime, pensent que la cause principale de ces événements est dans le despotisme du gouvernement russe, et que si la forme autocratique du gouvernement russe était remplacée par la forme constitutionnelle ou républicaine, de pareils événements ne pourraient se répéter.

Mais le mal principal, (si l’on en pénètre attentivement toute l’importance), dont souffre maintenant le peuple russe, n’est pas dans les événements de Saint-Pétersbourg : c’est dans la guerre honteuse et cruelle, commencée à la légère, par une dizaine d’hommes immoraux. Cette guerre a déjà tué et mutilé des centaines