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tion, et, en général, d’actes cruels et mauvais de toutes sortes. Tels ont été, jusqu’ici, les actes de votre règne, à commencer par votre réponse, qui provoqua l’indignation générale de toute la société. Vous qualifiâtes de « rêves insensés » les désirs les plus légitimes de l’homme, que vous exprima la députation du zemstvo du gouvernement de Tver. Tous vos ordres sur la Finlande, sur les accaparements en Chine, votre projet de la conférence de la Haye accompagné d’une augmentation des troupes, votre restriction de l’autonomie locale, l’accroissement des abus administratifs, votre acquiescement aux persécutions religieuses, votre consentement au monopole de l’alcool, c’est-à-dire la vente, par le gouvernement, d’un poison qui tue le peuple, et enfin votre obstination à maintenir la peine corporelle, malgré toutes les représentations qui vous ont été faites sur le besoin d’abroger cette mesure insensée, absolument inutile et qui fait la honte du peuple russe, tous ces actes, vous pouviez ne les pas commettre, si vous ne vous étiez donné, suivant le conseil d’aides peu sérieux, le but impossible d’arrêter la vie du peuple et même de la ramener à l’état ancien déjà vécu.

Par la violence, on peut opprimer le peuple, mais non le diriger. En notre temps, l’unique moyen de diriger effectivement le peuple con-