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et aimant en tout. Et si on ne le fait pas, c’est bien triste. Le faire, c’est-à-dire se perfectionner et s’approcher de Dieu, non seulement c’est toujours et partout possible, mais ce n’est pas difficile. Quelques-uns pensent qu’il est nécessaire pour cela d’entreprendre quelque chose, d’arranger. Ce n’est pas vrai, il suffit de ne faire rien de ce qu’on croit le mal et la vie s’arrange d’elle-même, et on fait le bien, car l’homme sain ne peut rester oisif.

C’est ce que je vous conseille, cher ami ; abstenez-vous seulement, ne vous querellez pas, ne tachez pas de vous montrer, n’entreprenez rien de nouveau, ne laissez tomber l’eau nulle part, sauf sur la roue, et la roue travaillera pour vous et pour les hommes. Dieu, c’est l’amour, et l’homme aussi est l’amour ; si seulement l’homme ne s’adonne pas aux séductions, aux tromperies, qui le forcent à dépenser sa vie en vain, l’amour se manifeste et accomplit en lui l’œuvre de Dieu.


§


… J’ai toujours beaucoup de peine à la pensée qu’il y a des hommes, comme vous, qui souffrent par l’ignorance, par le doute, par l’erreur, tandis que la vérité m’est si simple, si claire, si connue, et non seulement en théorie