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les hommes n’étaient pas, non plus, privés de bon sens et ne pouvaient accepter ces dogmes étranges et ne pas exprimer leur désaccord avec eux.

L’Église, unie au pouvoir, employa toujours la violence, violence cachée mais néanmoins caractérisée et réelle : elle préleva des impôts sur tous, par la force, sans demander s’ils acceptaient ou non la religion d’État, et, en même temps, elle imposait sa confession.

Après avoir ramassé l’argent par la violence, par ce moyen, elle exerçait l’hypnotisme le plus puissant pour imposer exclusivement sa religion parmi les enfants et les adultes. Si ce moyen ne suffisait pas elle s’adressait à la violence du pouvoir. De sorte que dans l’Église soutenue par le gouvernement il ne saurait être question de tolérance religieuse. Et cela ne peut-être autrement tant que les Églises seront les Églises.

On objectera : certaines Églises, celles des Quakers, des Skakers, des Mormons, et surtout actuellement les congrégations catholiques, sans recourir à la violence du pouvoir reçoivent l’argent des fidèles et, par conséquent, se soutiennent sans avoir recours à la violence. Mais c’est inexact : cet argent recueilli par les gens riches et surtout par les congrégations religieuses durant des siècles d’hypnotisme, ne repré-