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Je ne me permets pas et ne crois pas nécessaire de discuter ou de blâmer votre religion, car je sais : 1o que s’il est cruel et mal de blâmer les actes, le caractère et même l’enthousiasme d’un homme, il est d’autant plus cruel et mal de blâmer la chose la plus sacrée pour un homme : le saint des saints, sa religion ; 2o parce que je sais que la religion d’un homme se forme dans son âme par une voie compliquée, mystérieuse, et peut changer, non d’après le désir des hommes, mais par la volonté de Dieu.

C’est seulement en réponse à votre bonne lettre, dont je vous remercie, que je vous ai exprimé les principes de ma religion et les causes de l’impossibilité où je suis de professer la religion qui est vôtre.

Je souhaite de toute mon âme que cette religion soit pour vous un guide joyeux dans cette vie et vous donne la paix à l’heure de la mort.