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païenne, et commencent à vivre de la vie humaine, chrétienne, et ne reconnaissent pas, comme maintenant, possible et légal de profiter de la violence à l’égard du prochain, en y participant pour atteindre leur but personnel, mais au contraire, qu’ils suivent dans la vie la loi fondamentale, suprême : agis envers les autres comme tu veux que les autres agissent envers toi, etc., et la forme déraisonnable, cruelle de la vie dans laquelle nous vivons maintenant se détruira, et une forme nouvelle, propre à la nouvelle conscience des hommes, s’établira.

Que l’on pense seulement à l’énorme et belle force spirituelle qui se dépense maintenant pour servir l’État qui a vécu son temps et pour se défendre de la révolution ; que l’on pense à toute la force jeune, ardente, qui se dépense pour les buts révolutionnaires, pour la lutte impossible contre l’État, pour les rêves sociaux irréalisables ! Et tout cela non seulement pour éloigner mais rendre impossible la réalisation du bien auquel aspirent tous les hommes. Qu’arriverait-il si tous les hommes qui dépensent leurs forces si infructueusement, et souvent au détriment du prochain, les dirigeaient vers ce qui, seul, donne la possibilité de la bonne vie sociale, vers leur perfectionnement intérieur ?

Combien de fois pourrait-on construire, avec des matériaux neufs, solides, une nouvelle mai-