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puissants que, depuis 1848, il n’y a pas eu en Europe une seule tentative heureuse de révolution.


II


Ce phénomène est tout nouveau et particulier à notre temps. Quelque puissants que fussent Néron, Gengis-khan, Charlemagne, ils ne pouvaient réprimer les révoltes dans leurs pays et se trouvaient en outre impuissants à guider l’activité intellectuelle de leurs sujets, leur instruction, leur éducation, leur religion. Or, aujourd’hui, tous les moyens se trouvent entre les mains des gouvernements.

Ce n’est pas seulement le macadam remplaçant les pavés à Paris qui a rendu impossibles les barricades qu’on avait vu élever dans cette ville pendant la Révolution. Dans la dernière moitié du XIXe siècle, un macadam pareil s’est rencontré dans toutes les branches de l’administration publique : la police publique, l’espionnage, la vénalité de la presse, les chemins de fer, les télégraphes, les téléphones, les photographies, les prisons, les forteresses, les immenses richesses, l’éducation des jeunes générations et, principalement, l’armée, sont des macadams entre les mains du gouvernement.

Tout est si bien organisé que les gouverne-