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cette œuvre de s’accomplir, la mort qui arrête et prive cependant de sens tous les autres actes de la vie terrestre.

En effet, l’homme qui accomplit la volonté de Celui qui l’a envoyé en ce monde, sachant que cette œuvre est nécessaire au Maître, la remplit sur cette terre tant qu’il est en possession de ses forces ; il sait aussi que la mort ne supprime ni lui-même, ni ses rapports avec le Maître, que là-bas encore, bien que sous une forme nouvelle, il demeurera dans la même dépendance et y aura la même joie de participer de plus en plus à la vie et à l’œuvre du Maître, c’est-à-dire, de Dieu.

C’est ainsi que je comprends la doctrine et c’est ainsi que je voudrais la voir comprise de tous ; je voudrais que, dans ce dessein, on élevât les enfants, non pas en leur faisant croire sur parole ce qui se dit de Dieu et de la vie, non pas en les rendant croyants sur la foi de telles paroles des prophètes ou du Christ, mais en les amenant à comprendre par la raison. La raison est plus ancienne et plus sûre que tous les écrits et