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Le retour de l’homme noble à la maison, c’est l’accomplissement de toute la vie, ce qui est exprimé dans la parabole des mauvaises herbes, leur destruction par le feu. La même chose est également exprimée dans la parabole sur le filet, et chez Jean par le mot : mort.

Les comptes des serviteurs, c’est l’état de ceux qui ont l’entendement déposé comme un grain.

Le compte des deux premiers serviteurs, c’est l’état de ceux qui ont retenu l’entendement, comme les grains sur la bonne terre. Leur récompense, c’est leur union avec le maître. Le compte du dernier serviteur, c’est l’état de celui qui, ayant eu l’entendement, ne l’a pas retenu, comme le grain sur la route, sur les pierres et parmi les mauvaises herbes, il est un serviteur inutile, il n’existe pas pour l’entendement. Les concitoyens qui n’ont pas reconnu le roi, ce sont les gens en dehors de l’entendement. Eux aussi n’existent pas pour l’entendement. Le talent, c’est l’entendement en l’homme. L’ouvrier qui a travaillé avec ce talent a acquis, il a accompli la volonté de son maître. Le maître l’a reçu comme un ami. Il s’unit au maître.

L’entendement et la vie sont restés l’entendement et la vie. Mais le mauvais serviteur a caché son argent. Il s’est dit : Je ne veux pas connaître le maître ; je veux travailler pour moi-même, et, pour ne pas penser au maître, il enfouit son talent. On a donné à un méchant ouvrier la vie de