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Ἀμὴν λέγω ὑμῖν, ὅπου ἄν ϰηρυχθῇ τὸ εὐαγγέλιον τοῦτο εἰς ὅλον τὸν ϰόσμον, ϰαὶ ὁ ἐποίησεν αὔτη, λαληθήσεται τίς μνημόσυνον αὐτῆς.


Marc, xiv, 9. Je vous dis en vérité que dans tous les endroits du monde où cet évangile sera prêché, ce qu’elle a fait sera aussi raconté en mémoire d’elle. Je vous dis en vérité que dans tous les endroits du monde où l’on parlera du vrai bien, ce qu’elle a fait sera mentionné 1).

Remarques.

1) Après la plaisanterie sur l’utilité, Jésus parle de l’importance de l’acte au point de vue du bien, et il dit ici que cet acte est la meilleure expression du bien qu’il enseigne.


Les disciples mesurent le bien à l’utilité, c’est pourquoi ils blâment la femme qu’ils rendent confuse, de sorte qu’elle ne sait plus si elle a bien ou mal agi en s’attendrissant sur Jésus et lui donnant tout ce qu’elle possédait de précieux. C’est Judas surtout qui est mécontent. Christ dit : ne la blâmez point, elle a fait le bien, le plus grand qu’elle pouvait faire. Ne parlez point des mendiants que vous ne voyez pas, dont vous n’avez point pitié, que vous n’aimez pas. Elle m’a vu, m’a plaint et m’a donné tout ce qu’elle possédait.

On ne peut faire davantage. La femme a perdu trois cents deniers parce qu’elle a eu pitié de Jésus et voulut lui faire du bien. Cet acte est-il bon ou non ? Nous sommes si habitués de vivre d’après la