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(ταξιάρχων,) à la direction desquels étaient subordonnés les ordres inférieurs des Anges, et nommément du nombre de ceux entre lesquels Dieu avait partagé l’administration des différentes parties du monde. Pour les autres, que l’Étoile du jour entraîna dans sa chute, c’étaient des anges subalternes, placés sous sa domination, et qui, par cela même, purent se laisser séduire par son exemple, ses exhortations ou ses artifices (pp. 492, 493).

Par quels péchés les diables sont-ils tombés ? Par leur union avec les filles de l’homme, disent les uns ; par l’envie, disent les autres ; enfin par l’orgueil.

« Mais en quoi proprement consiste l’orgueil de l’esprit déchu, qui constitua son premier péché ? À cet égard les opinions furent partagées. Quelques-uns, se fondant sur les paroles d’Isaïe (xiv, 13, 14) pensaient que le diable eut la prétention d’être égal à Dieu dans son essence et de siéger avec lui sur un seul et même trône ; que même il alla jusqu’à se croire supérieur à Dieu, et devint par ce fait cet « ennemi de Dieu » dont parle l’Apôtre, « qui s’élèvera au-dessus de tout ce qui est appelé Dieu ou qui est adoré » (ii, Thess., ii, 4). Suivant d’autres, l’Étoile du matin tombée du ciel aurait refusé d’adorer le Fils de Dieu, soit qu’elle eût envié ses prérogatives, soit qu’ayant su par révélation que ce Fils de Dieu devait un jour souffrir elle eût douté de sa divinité, et n’eût pas consenti à le reconnaître pour Dieu (p. 496).

À quelle profondeur les diables sont-ils tombés, et Dieu leur a-t-il donné le temps de se repentir ? Cela aussi est résolu. Avant la création du monde, le diable pouvait se repentir, mais après il ne le pouvait déjà plus.