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élèves, en une moindre contrainte et une plus grande liberté des études.

On m’a objecté, autrefois, et l’on m’objectera sans doute encore maintenant : Comment trouver cette limite de la liberté qui doit être admise à l’école ? Je répondrai à cela que cette limite se définit par le maître, par son savoir, par sa capacité de diriger l’école, que cette liberté ne peut être fixée. La mesure de cette liberté n’est que le résultat du savoir plus ou moins grand et du talent du maître. Cette liberté n’est pas une règle, mais elle sert à contrôler les écoles entre elles et les nouveaux procédés qui sont introduits dans l’enseignement scolaire. Une école où règne moins de contrainte est meilleure que celle où il y en a davantage. Le procédé dont l’introduction n’exige pas l’augmentation de la discipline est bon, et celui qui exige une plus grande sévérité est assurément mauvais.

Prenez, par exemple, une école plus ou moins libre, telle que sont nos écoles, et essayez d’y introduire les causeries sur les tables, ou le plafond, ou de changer de place de petits cubes, et vous verrez quel désordre se fera dans la classe et quel besoin il y aura de ramener le calme par la sévérité. Essayez de raconter une histoire intéressante quelconque, ou posez un problème, ou faites écrire un élève au tableau et obligez les autres à corriger ses fautes et permettez à tous de descendre