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Prenons le premier degré de l’enseignement de la lecture et de l’écriture. L’un affirme que l’enseignement est plus facile d’après la méthode des tableaux, l’autre d’après bb, ou, l’autre d’après la méthode de Korf, l’autre d’après be, ve, etc. On dit que les fillettes élevées au couvent apprennent à lire en six semaines d’après bouki, az-ba, et chaque maître est convaincu de la supériorité de sa méthode et prouve cette supériorité, soit parce que ses élèves apprennent plus vite que les autres, soit par un raisonnement du genre de ceux de M. Bounakov et des pédagogues Allemands. Actuellement, avec les centaines d’exemples que nous avons, il faut enfin savoir au juste par quoi guider son choix. Ni la théorie, ni le raisonnement, ni même le résultat de la méthode ne peuvent l’indiquer entièrement. L’enseignement, l’étude, sont examinés, d’ordinaire, d’une façon arbitraire, c’est-à-dire qu’on examine cette question : quel est le moyen, le meilleur et le plus facile, d’obtenir avec un certain sujet (un enfant ou un groupe d’enfants) un certain résultat des études ? Cette opinion est absolument erronée. Toute instruction ou étude ne peut être examinée autrement que comme un certain rapport de deux personnes ou de deux groupes de personnes ayant pour but l’instruction ou l’étude. Cette définition, plus générale que toutes les autres, s’applique surtout à l’instruction d’une grande quantité de personnes où ne peut