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III
LA MÈRE ET LE FILS
Le grand événement de la matinée, à la campagne, c’est l’arrivée du facteur.
Notre petit village, perdu dans un pli de vallée, à sept kilomètres de la gare, encore peu connu des touristes, a été longtemps méprisé par l’administration des postes. Il n’avait pas de bureau — tout juste une boîte aux lettres ! — et l’homme à la blouse bleue, pédestre et jamais pressé, se montrait une fois par jour, à des heures qui variaient selon la température, la saison… et l’accueil des aubergistes échelonnés sur la route. Il apportait des journaux âgés de vingt-quatre heures, des lettres vieilles