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doucement… Il est douloureux de vieillir, à Paris, parce que tous conservent — au prix de quels efforts ! — l’apparence et les allures de la jeunesse. Vieillir dans un jardin, devant les collines ondulées, sous un ciel varié comme une âme, c’est très doux, très consolant, très facile ! On redevient enfant et l’on devient philosophe. On pense qu’un musée n’est pas plus beau, qu’une église n’est pas plus sainte que les jardins, les prés et les bois. On découvre dans les plus petites choses d’infinis mystères et des miracles qui déconcertent et ravissent l’esprit. La poésie et la sagesse pénètrent de toutes parts la vie finissante, comme la lumière oblique du soir pénètre jusqu’aux fourches de ses rameaux l’épais feuillage imperméable au rayon vertical de midi…