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qu’on veut bien le dire, et sans doute encore, s’isolant dans quelque rêverie, se penchait-il parfois, comme il est si bon de le faire, dans ces larges âtres bretons, pour regarder, au-delà de ces quatre murs noirs, enduits de suie grasse et brillante, le petit morceau d’azur étoilé qu’on aperçoit tout là-haut.

Les enfants, d’ailleurs, devaient l’interrompre sans scrupules, écoutant volontiers certes les belles histoires qu’il contait, mais gourmands plutôt de ce beau sucre blanc qu’il avait toujours dans ses poches et dont il leur faisait des gâteries. Il entendait bien, tout de même, qu’on le gagnât un peu : de celui-ci, il exigeait la récitation des prières en langue bretonne ; à cet autre, bel enfant joufflu, il demandait de « faire le gros ventre, » ayant toujours pour tous, avec le morceau de sucre convoité, quelque tape amicale et quelque bonne parole. Aussi comme ils l’aimaient leur « tonton Brizeux. » « Quand on avait dit M. Brizeux, on avait tout dit », telle est la touchante assurance que me donne un des enfants d’alors, aujourd’hui directeur de l’Ecole de Scaër, M. François-Louis Rodallec.

Le maître d’école Jean Le Bec, le gendarme Bleiz, le vieux facteur boiteux Jakez, tous les Rodallec, depuis son ami Bertrand et Charles