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l’Isle, ses idées en politique exagérées au-delà de toute expression et tu es assez bon enfant pour me demander comment j’ai pu lui en inculquer de pareilles. Eh morbleu ! je ne les lui ai pas plus données de cette espèce que les professeurs de l’École Polytechnique et de tous les Collèges Royaux de France n’en avaient inculqué de semblables à tous les jeunes gens. Cette exaltation de pensée tient, comme chez les jeunes gens de son âge, à sa jeune organisation ; ses idées religieuses prennent chez lui une teinte plus forte, parce qu’il sait mieux soutenir son paradoxe. »

Certainement, le père ne prétend pas défendre les exagérations de son fils ; cela serait « impardonnable à son âge, mais il veut plaider la cause de son enfant, » lui conserver l’affection de son oncle dont il a tant besoin ; et, d’ailleurs, avec les années, tout cela s’atténuera. « Le temps et les bons conseils viendront facilement à bout de son républicanisme. »

Il est clair qu’en défendant le jeune Charles, M. Leconte de l’Isle veut éviter surtout de froisser son sévère cousin et qu’il n’ajoute foi qu’à moitié à toutes les accusations dont on charge son fils. Il avait meilleure opinion de lui et cette bonne opinion se trouvait encore confir-