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IV


Il est à considérer, comme nous l’avons dit dans l’histoire de la Corporation des relieurs, que les doreurs de livres y furent seulement admis dans les dernières années du xvie siècle et que ce ne fut pas sans peine, puisqu’on leur contesta même assez vivement leurs maîtrises pour l’obtention desquelles ils s’étaient cependant conformés aux formalités exigées. Avant cette époque, ils semblent, ainsi que les gaufrcurs, être restés indépendants de la communauté des libraires et relieurs. Ils n’étaient du reste ni très nombreux ni très occupés, car on ne dorait encore très richement que fort peu de livres en dehors des volumes destinés aux princes, aux princesses et à Grolier, à peu près le seul parmi les amateurs qui attachât du prix aux belles reliures. Si, à l’occasion, ces doreurs poussaient en or des filets, des fleurons ou des sujets de milieu, leur rôle toujours assez modeste ne permet guère de croire qu’ils avaient pu acquérir à un haut degré le sentiment de la décoration et l’habileté nécessaire pour rendre ces belles compositions d’un mérite d’exécution égal à celui de l’invention.

Mais il y avait alors une industrie très florissante exercée par des hommes d’un véritable talent et dont les produits d’une grande richesse étaient en général du goût le plus pur : c’était celle des cuirs dorés. Les procédés de fabrication ne furent pas toujours les mêmes et se modifièrent à certaines époques par l’emploi de moyens divers appropriés aux résultats à obtenir. Sans entrer dans des détails historiques et techniques sur cette fabrication, il nous suffira de dire qu’au xvie siècle on ne se contentait pas seulement de larges effets en relief ou en creux produits par la simple pression sur une planche de bois gravée, ni des fonds argentés recouverts d’un vernis leur donnant la teinte dorée et rehaussés de couleurs étendues au pinceau ; les cuirs dorés ne servaient pas qu’aux tentures d’appartement, on