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comme le poin, en forme d’un œuf d’oye. Aucuns en font certain bruuage, combien que le fruit de soy n’est bon à màger, retirant au goust d’une corne demy meure. Au bout de ce fruit vient une espece de noix grosse côme un marron, en forme de rognon de lieure. Quant au noyau qui est dedans, il est tres bon à manger, pourueu qu’il ait passé legerement par le feu. L’escorce est toute pleine d’huile, fort aspre au goust, de quoy les Sauuages pourroyent faire quantité plus gràde que nous ne faisons de noz noix par deça. La fueille de cest arbre est semblable à celle d’un poirier, un peu plus pointue, et rougeatre par le bout. Au reste cest arbre a l’escorce un peu rougeatre, assez amere : et les Sauuages du païs ne se seruent aucunement de ce bois, à cause qu’il est un peu mollet. Aux isles des Canibales, dans lesquelles s’en trouue grande abondance, se seruent du bois pour faire brusler, à cause qu’ils n’en ont gueres d’autre, et du gaiac. Voila ce que i’ay voulu dire de nostre Acaïou, auec le pourtrait qui vous est cy deuant representé. Arbres mortifères. Haounay. Il se trouue là d’autres arbres ayans le fruit dangereux à manger : entre lesquels est un nommé Haounay[1]. Au surplus ce païs est fort môtueux, auec-

    acaiou par les sauuages, lequel est de la grosseur et figure d’un œuf de poule. » Gandavo. Hist. de Santa Cruz. P. 58 : « Ce fruit ressemble à une poire, il est d’une couleur très iaune. Il a beaucoup de ius, et on le mange dans les chaleurs, car il est très froid de sa nature. »

  1. Léry. § xiii : « l’Aouai put et sent si fort les aulx, que quand on le coupe ou qu’on en met au feu, on ne peut durer au près. » Thevet. Cosm. univ. P. 922 « L’arbre sent mal, et à