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LES BEAUX SOUVENIRS



Tu parlais d’hier et de jadis
En te penchant sur mon épaule.
N’était-ce pas en paradis,
Ce ciel flou, cette lune molle ?

La maison songe encor à toi.
La chambre rose te regrette.
Le miroir n’a pas eu deux fois
Une aussi radieuse fête.

Trois jours avant je n’espérais
Rien de l’Ile et de sa lumière ;
Trois jours après je me sentais
Le plus riche amant de la terre.

L’hiver là-bas, dans ton foyer,
Tu songes à l’Antille claire.
J’ai gardé le doux oreiller
Où dormit ta tête légère.

Je n’irai pas chercher tes yeux
De peur que s’efface le rêve ;
Mais j’évoque les trois jours bleus
Que tu passas sur cette grève.