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en matière de réseau et de bases de données, sur sa connaissance du travail collaboratif, et sur son coût de licence nul pour concurrencer les logiciels d’éditeur. Actuellement, tous les secteurs s’y intéressent de près ou de loin, afin de bénéficier de ses atouts : ouverture, adaptabilité, stabilité, gratuité. Les deux domaines d’excellence cités (réseau, base de données, travail collaboratif) devraient lui donner de sérieux atouts pour l’élaboration de produits à destination des documentalistes.

Une étudiante de l’IUT Michel de Montaigne, Nathalie Cornée, a d’ailleurs réalisé un mémoire (disponible ici) sur ce sujet l’année dernière (en 2003) : Les logiciels libres en bibliothèque. Le titre pose immédiatement une problématique : au croisement de deux mondes aussi spécifiques que le logiciel libre et la documentation, quelle peut-être l’offre disponible qui s’adresse au documentaliste, ou faute de logiciel spécialisé, quels sont les logiciels qui peuvent être utilisés par le documentaliste afin de remplir les missions de l’Unité documentaire ? Il était apparu que les principaux logiciels utilisables étaient en fait destinés aux bibliothèques. Nathalie Cornée avait cependant dressé un inventaire de logiciels variés, remplissant de multiples tâches.

Cependant, la situation évolue vite, et des logiciels qui étaient balbutiants il y a un an, sont actuellement en voie de finalisation, ou achevés. D’autres qui étaient encore confidentiels, sont maintenant populaires. Il est possible de confronter de nombreuses applications afin de juger si les logiciels libres représentent une opportunité pour le documentaliste.

Succédant à Nathalie Cornée, nous présenterons les raisons qui poussent à choisir un logiciel issu de ce monde du logiciel libre, mais en nous attachant un peu plus à ce qui fait la validité des solutions open source. La validité du choix repose sur un certain nombre d’atouts techniques, notamment en tant que solution spécifique à des problèmes que posent les logiciels d’éditeur, dont celui de la pérennité et de l’accessibilité des données. La gratuité du logiciel est ainsi une raison de migration bien moins importante que l’excellence technique et surtout les raisons stratégiques, ou géostratégiques, qui poussent certains États à étudier leur adoption.

Après avoir ainsi justifié de l’intérêt porté au monde du logiciel libre, nous passerons au test pratique de quatre logiciels différents, choisis à la fois pour leur représentativité du logiciel libre, et pour les différentes tâches qu’ils accomplissent séparément.

Comme ces logiciels sont très différents, je les présenterai séparément et tour à tour : il s’agit de Koha et Greenstone, deux logiciels originaires de Nouvelle-Zélande ; d’Avanti, plus international dans son développement d’origine ; et de MediaWiki, exemple des wikiwikiweb, développé sur une initiative américaine, mais lui aussi international dans les faits.