Page:Textes choisis (Leonardo da Vinci, transl. Péladan, 1907).djvu/286

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vent, mais des choses qu’il met en mouvement et qui seules le manifestent.

Ténèbres, vent, tempête marine, déluge d’eau, forêt en feu, pluie, foudre du ciel, tremblement de terre, éboulement de montagne, villes rasées !

Vents tourbillonnants qui portent l’eau, les branches et les hommes dans l’air !

Branches arrachées par le vent, mêlées dans l’ouragan aux gens qui sont dessus.

Arbres déracinés chargés d’hommes.

Navires réduits en pièces et battus contre les écueils !

Sur les troupeaux, grêle, foudre, vents vertigineux !

Gens gîtés sur les arbres et qui ne peuvent se soutenir ; arbres et rochers, tours, collines pleines d’humains, planches, vaisseaux et autres instruments pour surnager ; collines couvertes d’hommes, de femmes, d’animaux, et foudre des nuages qui illumine toutes ces choses !

Il faut figurer d’abord la cime d’une âpre montagne avec une vallée à sa base ; et sur les côtés, on voit l’écorce de la terre se soulever avec les minces racines des petits rejetons et dénuder ainsi beaucoup des rochers d’alentour, descente calamiteuse d’un tel éboulement ; l’eau par la turbulence de la course va frappant et déchaussant les liens, les bulbes et racines des grands arbres et les ruine, comme il est dit. Et sur les montagnes dénudées s’ouvrent