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XV

DESCRIPTIONS. — PAYSAGES

REPRÉSENTATION DU DÉLUGE[1]

515. — L’air sera obscur, à cause de la pluie serrée frappant obliquement, sous la pression transversale du vent et faisant des ondes dans l’air, comme on le voit par la poussière, avec cette différence que cette inondation sera traversée par les lignes que forment les gouttes de l’eau qui tombe. Mais sa couleur viendra du feu engendré par la foudre, fendant et déchirant les nues, dont les flammes frapperont et ouvriront les abîmes des vallées remplies, dont les ouvertures montreront dans leurs abris le haut des plantes courbé. Et Neptune se voit au milieu des eaux avec son trident et aussi Éole avec

  1. Les huit pages de cette description révèlent le dessein d’une composition où le maître eût employé ses connaissances de géologue et de physicien, en même temps qu’il aurait donné aux figures tous les traits de la souffrance et du désespoir. À Windsor, de nombreux dessins étudient les mouvements de l’eau.