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produire sur la partie saine de la nation, on devra s’étonner de l’imprudence des meneurs qui le publiaient ; mais si l’on se représente ces jours où l’on venait de commettre le grand crime, on verra ces mêmes meneurs, épouvantés de leur propre forfait, se méfier les uns des autres, se préparer des embûches, et l’on concevra quel danger il y avait pour quelques-uns à cacher aux autres une pareille pièce. Ainsi elle ne fut donc publiée que parce qu’on craignait bien plus la trahison des complices que le blâme général. Mais, en la publiant, ces hommes pervers crurent devoir la faire accompagner d’un commentaire à leur manière, parce que, dans leur affreuse logique, ils voulaient y faire trouver la preuve que l’ex-Roi de France était mort dans l’impénitence finale de la haine contre la liberté et l’égalité, etc.

Quoi qu’il en soit, les registres publics ne présentent plus rien qui y soit relatif, jusqu’au 4 avril de la même année, et c’est au conseil exécutif que l’on trouve, sous cette date, l’arrêté suivant :

« Le conseil exécutif provisoire, considérant que ses archives ne sont pas assez sûres pour conserver des pièces qui sont d’un intérêt genéral pour la nation, a ordonné l’envoi du Testament du Roi aux archives nationales. »

Enfin, la lettre d’envoi du conseil exécutif n’est datée que du 12 juin, et le récépissé délivré par l’archiviste est du 15 juin 1793. Ce n’est donc que depuis lors que l’original, écrit de la main du Roi, dont nous offrons le fac simile, se trouve aux archives.

On verra, en lisant ce qui est relatif au Testament de la Reine, que S. M. Louis XVIII a ordonné qu’il en soit délivré un fac simile aux Membres des Chambres, et, dans sa bienveillance, il a voulu