l’on se mit en route pour retourner au village. Philippe reconduisit Anna jusqu’à la porte de sa maisonnette. Là, lui prenant la main, il lui dit doucement :
« Je vous ai exprimé mes vœux en un moment où vous étiez un peu troublée ; j’ai eu tort. Je suis lié à vous ; mais vous Anna, vous êtes libre.
– Non, répliqua Anna en pleurant, je suis aussi liée. »
Ainsi dit-elle ; et. bientôt, un soir, comme elle était à son foyer, songeant à cet autre soir d’automne, où il prononçait ces mots : « Je vous aime depuis plus, de temps que vous ne pensez, » tout à coup il apparut devant elle, réclamant l’exécution de sa promesse.
« Eh quoi s’écria-t-elle, y a-t-il déjà un an ?
— Oui, répliqua-t-il, si, comme je le crois, les noisettes sont mûres ; venez et voyez. »
Mais elle ne pouvait encore. Tant de choses à examiner… Un tel changement… Un mois encore… Elle savait bien qu’elle était engagée ; mais un mois » ’pas plus..
« Soit, dit Philippe, d’une voix tremblante ; avec des yeux qui exprimaient ses longues souf-