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de Constantine, qui se massaient confusément au-dessous de lui. Quand il leva les yeux, il aperçut deux anges qui venaient de deux points opposés de l’horizon. En un clin d’œil, l’un fut à sa droite et l’autre à sa gauche. Le premier était un ange blanc, d’une beauté si douce qu’on ne peut l’exprimer. Le second était beau aussi, mais d’une beauté sombre ; et tout son corps était noir comme l’ébène. Le premier tenait une palme, et c’était Raphaël, qui est l’Ange-de-la-Guérison pour les chrétiens. Le second tenait une couronne, et c’était Azraël, qui est l’Ange-de-la-Mort pour les Musulmans.

— Abd-er-Rhaman, dit Raphaël, prends cette palme, et suis-moi dans le paradis de Jésus.

— Abd-er-Rhaman, dit Azraël, prends cette couronne, et suis-moi dans le paradis de Mohammed.

— Esprits, leur répondit Abd-er-Rhaman, pourquoi me tromper ainsi et vous jouer de moi ? Pendant mon existence terrestre, je n’ai pas su découvrir quelle religion était la vraie ; mais jamais je n’aurais imaginé qu’un tel doute pût me suivre au milieu des habitants du ciel.

Raphaël sourit en entendant ces paroles.