Il pria avec ardeur, avec des inclinations jusqu’à terre, et pleura. Quand il eut fini, il soupira profondément et dit :
– Alors même qu’on ne croit pas, on se sent cependant plus tranquille quand on a prié. Embrassez l’image, mon petit pigeon.
André Efîmytch se déconcerta et alla embrasser l’image. Michel Avériânytch, tendant les lèvres et s’inclinant, marmottait des prières, et, de nouveau, les larmes lui vinrent aux yeux. Ils allèrent ensuite au Kremlin et y regardèrent le canon du tsar [1] et la cloche du tsar ; ils ne manquèrent pas de les toucher. Puis ils admirèrent la vue que l’on a au delà de la Moskva, sur le bas Moscou ; ils visitèrent l’église du Sauveur [2] et le musée Roumiantsiov [3]. Ils dînèrent chez Tiéstov [4]. Michel Avériânytch compulsa longuement le menu en se lissant
- ↑ Le canon du tsar, comme on traduit coutumièrement, ou pour plus d’exactitude : le roi des canons, est, paraît-il, le plus gros canon du monde. Il a un mètre de calibre. La cloche du tsar (reine des cloches) pèse 1 900 kilos. On ne put jamais la mettre en place ; elle tomba et se brisa. (T.)
- ↑ L’église du Sauveur, construite en mémoire de la délivrance de Moscou en 1812, est une des plus somptueuses églises de la Russie. (T.)
- ↑ Le musée Roumiantsiov est un musée mixte contenant une galerie ethnographique, une galerie de peinture et une bibliothèque. (T.)
- ↑ Restaurant réputé. (T.)
