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qu’elle y était de trop. Les autres le sentaient aussi.

– Qu’as-tu à brailler ici ? lui cria tout à coup Akssînia, apparaissant sur la porte. (Elle était, à l’occasion de l’enterrement, habillée tout de neuf et s’était mis de la poudre.) Tais-toi !

Lîpa voulut s’arrêter, mais ne le put et sanglota encore plus fort.

– Entends-tu ? cria Akssînia, qui, dans une violente colère, frappa du pied. À qui est-ce que je parle ? Sors d’ici et n’y mets plus les pieds, femme de forçat ! Va-t’en !

– Allons, allons ! intervint le vieillard. Akssioûta, apaise-toi, ma petite mère !… Elle pleure, ça se comprend… Son enfant est mort…

– « Ça se comprend… », dit Akssînia, le contrefaisant. Qu’elle reste encore cette nuit, mais que demain elle ne soit plus ici ! Ça se comprend ! fit-elle encore une fois. Et, riant, elle se dirigea vers la boutique.

Le lendemain matin de bonne heure, Lîpa s’en fut à Torgoûiévo, chez sa mère.


IX

Aujourd’hui le toit et la boutique sont repeints et reluisent comme s’ils étaient neufs. Des géraniums