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rer, l’arsenic ne reçut aucun rayon de ce demi-siècle de lumières, et il dut rester dans l’ombre. Enfin apparut Paracelse qui, pour un instant du moins, retira ce médicament de l’oubli dans lequel il était tombé depuis longtemps déjà.

En voyant ce réformateur proclamer partout l’héroïsme des propriétés de cette substance, on aurait pu s’attendre à voir cet agent énergique éclairé d’un jour nouveau et décelés enfin les véritables avantages de son administration ; il n’en fut rien cependant ; tous les efforts furent vains, et la plus complète désuétude ne cessa de peser sur l’arsenic.

Il faut arriver jusqu’au XVIIIe siècle pour voir la médication arsenicale reprendre dans la thérapeutique la place qu’elle n’aurait jamais dû quitter. Toutefois, ce ne fut pas sans peine et sans difficulté que les défenseurs de cette doctrine parvinrent à opérer sa réhabilitation ; ils avaient affaire, en effet, à rude partie. Ainsi l’on voyait figurer, du côté de l’opposition, Lemery, Wepfer, Stœrck, Stahl Linnœus, Thilenius, Horn, Van Helmont même, lui qui en conseillait l’usage externe. Mais en face de ces nombreux détracteurs nous avons à placer des écrivains non moins célèbres dans la science ; parmi eux se distinguèrent Slévogt, Melchior Frick, Keil, J. G. Gmelin, Donald Monro, Plencitz, père et fils, Thomas Fowler, Robert Willan, Richard Pearson. — Outre les objections sérieuses qui leur furent posées, ces chaleureux partisans de l’emploi