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CHAPITRE XV.

Pie IX veille sur l’Eglise.


Revenons un instant sur nos pas et résumons les travaux apostoliques de Pie IX durant son exil. Les encycliques, brefs ou décisions pontificales qu’il data de Gaëte ou de Portici rempliraient un volume. Il avait obtenu du roi de Naples que la direction des petits séminaires serait laissée entièrement aux évêques. Un concordat sur des bases semblables fut conclu avec le grand duc de Toscane et avec l’empereur d’Autriche. Au mois de mars 1850, Pie IX protesta contre un projet de loi soumis au parlement piémontais par Siccardi. Cette loi avait pour objet l’abolition du concordat, la confiscation des propriétés et des revenus ecclésiastiques, le contrôle par l’Etat de la prédication, la sécularisation du mariage. Pour toute réponse, Victor-Emmanuel fit voter la loi, la promulga et mit la main sur les biens de l’Eglise et les annexa ou incaméra, expressions qui se traduisent dans la langue des honnêtes gens par voler. Le roi galant homme, non content de spolier l’Eglise, commença, dès 1850, à la persécuter, en jetant en prison un de ses plus vénérables pasteurs, l’archevêque de Turin.

Mais l’acte le plus mémorable de l’exil de Gaëte, dit un auteur,[1] c’est l’encyclique du jour de la Purification, 2 février 1849, adressée aux patriarches, aux primats, aux archevêques et aux évêques de l’univers pour recueillir la tradition universelle touchant la croyance à l’Immaculée Conception de la Mère de Dieu. Par cette encyclique, Pie IX préparait les voies à la définition du dogme de l’Immaculée Conception.

Immédiatement après son retour à Rome, Pie IX accorda un nouveau jubilé afin de permettre au monde entier de prendre part à la joie de la ville éternelle. Le 4 avril 1851, il éleva saint Hilaire au rang de docteur de l’Eglise universelle, et organisa le collège des protonotaires apostoliques ; il modifia les statuts de l’ordre de Malte et de Saint-Jean de Jérusalem : il approuva la congrégation des Petites sœurs des pauvres, institution admirable fondée à Saint-Servan, en 1840, par de pauvres ouvrières. En 1851, le Pape eut à soutenir le courage des évêques de la Nouvelle Grenade et de l’archevêque de Fribourg, dans le grand duché de Bade.

  1. Villefranche.