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POUR LA PATRIE

deuxième lecture du bill était sur le point de se voter, Lamirande se leva. Un grand silence se fit aussitôt, car tout le monde comprit, comme instinctivement, qu’il allait se passer quelque chose de grave.

— Monsieur le président, dit-il, pour me servir du barbarisme consacré par l’usage, je soulève une question de privilège, et je fais la déclaration que voici : j’accuse un membre de cette chambre, l’honorable Aristide Montarval, député de la division centre de la ville de Québec, et secrétaire d’Etat, d’avoir conspiré et comploté avec diverses personnes, en vue de tromper cette chambre et le pays sur la nature du projet de constitution actuellement devant nous, et j’ajoute que le dit projet de constitution est le fruit de conspirations et de complots contraires à l’intérêt public, au bon ordre et à la paix ; j’accuse, de plus, l’honorable Aristide Montarval d’employer actuellement des moyens illicites, savoir des lettres de menace, pour empêcher cette Chambre d’acquérir une connaissance vraie de la nature du projet de constitution qu’elle est appelée à voter. Je demande, par conséquent, qu’il soit