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J’aurais beaucoup d’autres observations à faire, mais je crois en avoir assez dit pour prouver qu’Amicus a tort de s’attrister et d’improviser.

Un dernier mot, cependant. Il y a quelque temps j’ai fait la critique d’un livre de M. Lemay[1] ; j’en avais dit franchement ce que j’en pensais. Ce qui n’a pas empêché un correspondant du Journal des Trois-Rivières — Amicus, lui aussi — de me reprocher mon manque de sévérité.

Je parle du livre de M. Faucher avec une égale franchise et voici qu’un autre Amicus trouve que, je ne suis pas chrétien. Je ne puis, quoique je fasse, plaire à tout le monde. Si je fais des éloges on suspecte mes motifs ; si je blâme, on les suspecte encore davantage. Je suis donc déterminé, plus que jamais, à exprimer ma façon de penser sans m’occuper du qu’en dira-t-on.

1er décembre 1879

Amicus, qui n’est certainement pas mon ami, ou qui, du moins, voudrait ne pas l’être, revient à la charge dans le Courrier de samedi. Je ne trouve pas que son écrit, long pourtant d’environ deux colonnes, nécessite une réponse. Amicus est profondément convaincu que je suis une espèce de brigand, un empoisonneur et même une guêpe, tout ce que vous pouvez imaginer d’affreux. Il me faut bien le laisser dans cette douce conviction.

Je ne relèverai que la Un de l’article d’Amicus. La voici :

Mon improvisation a du moins obtenu quelques bons résultats. Vous avez levé visière et j’ai vu un satire là où je croyais trouver un critique. C’est fort différent et bien moins redoutable. Pourtant à l’avenir, si vous vouliez bien mettre vous-même l’étiquette à vos écrits, vous épargneriez au public de fâcheuses méprises. Il ne serait plus exposé à prendre une satire mordante pour une critique littéraire et raisonnée.

  1. Une Gerbe. Cette critique, qui a paru dans le Canadien du 5 novembre 1879, sera reproduite dans un prochain volume des Mélanges.