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Les quatre autres pages de la plaquette sont remplies (13-16) de pièces de vers composées en l’honneur du poète par ses confrères et amis. Un sonnet, signé de l’initiale D (À Monsieur Lacarry sur son Triomphe), glorifie à la fois le chantre de Clytie, le président Bertier de Montrabe et — le croirait-on ? — le changement de teint de la nymphe dont Leucothoé fut la rivale heureuse :

 
Donc Clytie, autresfois au dueil abandonée,
Quitte, avec les ennuys dont son cœur fut atteint,
Cette triste paleur qui ternissoit son teint ;
Et sa couleur se change avec sa destinée.

Ce Dieu dont les froideurs l’avaient long tems gesnée,
Conçoit pour elle un feu qui iamais ne s’éteint
Et par ses doux regars MONTRABE la contraint
De terminer enfin sa douleur obstinée.

Un autre poète (Épigramme au mesme, avec les initiales P. R. D. I.) vante la beauté de la Clytie de Lacarry et ne manque pas de faire intervenir dans son dixain le souvenir d’Apollon. C’est, du reste, comme une consigne à laquelle obéissent tous les compères de l’auteur. Ce qu’il y a de plaisant, c’est que dans un sonnet anonyme (au-dessous duquel se trouve seulement la lettre X), l’inévitable Apollon est identifieé avec le président Bertier :

 
Qu’on ne s’estonne point de voir que ta Clytie
Rencontre heureusement la fin de ses douleurs
Et reprenant l’éclat de ses vives couleurs[1]
Surmonte la rigueur qu’elle avoit ressentie.

Apollon qui des maux Tolose a garantie,
Sous le nom de BERTIER, fatal à nos malheurs,
A tary pour iamais la source de ses pleurs,
Et sa douleur première en plaisirs convertie.

  1. Encore une allusion aux joues roses chantées avec tant d’enthousiasme par Lacarry.