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J’ai fortement serré la main de Justin Chirol et je me persuade qu’il aura senti passer dans cette étreinte quelque chose de la vive flamme de ma reconnaissance. L’offrande m’a été d’autant plus agréable, que Chirol est le voisin et l’ami du pavillon Peiresc. De père en fils, eux et nous, toujours nous avons eu les meilleures relations. Son père et son grand-père étaient les amis de mon père et de mon grand-père, et ses fils sont les amis de mon fils. Puissent ces relations durer indéfiniment !

Voilà plusieurs siècles que les Chirol, propriétaires-cultivateurs, labourent le même champ et habitent la même maison. J’ai vu chez eux des contrats − ce détail intéressera mon maître et ami, votre éminent compatriote M. Charles de Ribbe − j’ai vu, dis-je, chez eux des contrats qui nous les montrent, au XVe siècle déjà, ce qu’ils sont encore à la fin du XIXe, d’honnêtes et de vaillants travailleurs. Spectacle rare et touchant et qui donne encore plus de prix à l’offrande de mon cher voisin, car il semble que sa pièce de quarante sous représente une longue série de générations d’hommes de bien aussi fidèles à leurs amitiés qu’à leurs champs.

Ph. Tamizey de Larroque