Page:Tamizey de Larroque - Deux jardiniers émérites : Peiresc et Vespasien Robin.djvu/16

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 12 —

de la Provence et qui était, depuis longtemps, une autre conquête de Robin, le Jassemin Jaulne venu de Portugal, le Jassemin d’Arabie à feuille d’Oranger, le Papyrus, le Culcas (aroïde venue du Caire), qui sont bien des acquisitions de Peiresc auquel le Jardin Royal doit encore le Gingembre[1] et le Jasmin de Chine[2]

L’éditeur des Lettres de Peiresc ne saurait trop remercier M. le Dr Hamy de tout le plaisir et de tout le profit qu’il vient de trouver dans son travail sur deux jardiniers si dignes l’un de l’autre. C’est non seulement sans rancune, mais encore avec reconnaissance qu’il dit à l’éminent académicien :

  1. Voir sur le gingembre cultivé à Belgentier une lettre du P. Gasquet, religieux de la Chartreuse de Montrieu, lettre qui, avec bon nombre d’autres documents inédits, ornera la nouvelle édition de la plaquette de M. le juge Mouttet, déjà citée et qui recevra ce nouveau titre : Autour de Peiresc.
  2. Feuillet de Conches (Causeries d’un Curieux, t. II, p. 451) énumère ainsi les dons faits par Peiresc à la flore européenne : « C’est à cet infatigable Peiresc qu’on doit l’introduction et la naturalisation en France du Jasmin de l’Inde et de celui d’Arabie, du grand Jasmin d’Amérique ou gaïac à fleurs rouges, du lilas de Perse et du laurier-rose, du Styrax, du Gingembre et du Lentisque, enfin de plusieurs espèces de vignes rares de Tunis, de Smyrne, de Damas, de Sidon, de la Nouvelle-France ». On voit que Feuillet de Conches, pas plus que le très exact Gassendi, dont il est, du reste, l’écho, ne mentionne la tubéreuse parmi les plantes peiresciennes.

    P. S. M. Paul Arène, dans un très spirituel article intitulé : Les chats de Monsieur de Peiresc (Le Journal, du 28 septembre), vient de redire, entraîné par mon erreur, que les jardins de Belgentier virent fleurir la première tubéreuse emportée en France.