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LA FRANC-MAÇONNERIE

pour la répandre, et dans le sens rigoureux du mot… Écoutez Voltaire dans sa correspondance : « Il faut, écrit-il, agir en conjurés, et non pas en zélés… Que les philosophes véritables fassent une confrérie comme les Francs-Maçons… Que les mystères de Mithra ne soient pas divulgués… Frappez, et cachez votre main… » La margrave de Bareith, la princesse Wilhelmine, devient pour lui la « sœur Guillemette », et lui adresse elle-même des lettres commençant par ces mots : « La sœur Guillemette au frère Voltaire. » Il avoue lui-même, dans des lettres qui sont célèbres, qu’il « rend le pain bénit », et qu’il « communie » par imposture, afin de mieux tromper les gens. À un certain moment, il entreprend toute une intrigue, dans le but de faire reconstruire le Temple de Jérusalem[1] ! À un autre moment, il entreprend encore une autre intrigue, d’accord avec d’Alembert, pour arriver à décider

  1. Lettres à d’Alembert, 1761, 1763, 1768, citées par Barruel dans les Mémoires pour servir à l’histoire du Jacobinisme, et lettres à Catherine de Russie, 1771.