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qu’il en mourut d’affliction, tant il étoit vilain et intéressé. Pour excuser le cardinal, on disoit que deux ou trois petits désordres comme cela qui étoient arrivés à Charonne, et le peu de civilité de ces gens-là, qui ne lui cédoient pas toute leur maison, quoiqu’elle ne fût pas trop grande, le dispensoient de les exempter de la taxe, et qu’il avoit peur qu’on ne criât contre lui d’épargner Barentin, quand des gens médiocrement aisés étoient taxés. Cependant cela ne sonna point bien dans le monde.

À Ruel, pour parler tout de suite de ses bâtiments, on ne trouvera pas non plus grand’chose, mais il tenoit à être près de Saint-Germain. Pour la Sorbonne, c’est sans doute une belle pièce, mais sa nièce ne fait point relever l’autel, quoiqu’elle y soit obligée, aussi bien qu’à faire faire son tombeau[1].

Le père Caussin, jésuite, qui avoit eu la place du Père Arnoux, s’avisa de faire une cabale contre le cardinal avec La Fayette, fille de la Reine, dont le Roi étoit amoureux à sa mode. M. de Limoges, oncle de la demoiselle, y entroit aussi ; et madame de Senecey, qui étoit sa bonne amie, en fut chassée, et La Fayette se fit religieuse. Voici comme cela se découvrit :

M. d’Angoulême, alors veuf (c’est le bâtard de Charles IX), étoit allé prier le cardinal de souffrir

  1. L’église de la Sorbonne a depuis été ornée du mausolée du cardinal de Richelieu, par Girardin. Ce bel ouvrage, conservé pendant la révolution au Musée des Petits-Augustins, par les soins de M. Alexandre Le Noir, a été replacé dans la Sorbonne, quand cette église restaurée a été rendue au culte pour quelques années.