Page:Taillasson - Observations sur quelques grands peintres, 1807.djvu/341

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

il les ramassoit, et ne punissoit point les mauvais plaisans. On sent que faisant peu de dépense dans sa maison, plus occupé lui seul que tous les autres artistes, ensemble, gagnant par ses élèves, par ses tableaux, par ses gravures, il a dû amasser beaucoup de bien. Rembrandt ne vivoit guère qu’avec le bas peuple. « S’il recherchoit les honnêtes gens, c’étoit pour les mettre à contribution ; encore se trouvoit-il toujours mal à son aise avec eux ; dès qu’il avoit tiré leur argent, il les quittoit : il disoit, pour s’en justifier, (quand je veux me délasser, je me garde bien de chercher les grandeurs qui me gênent, mais bien la liberté.) » Le bourgmestre Six a essayé, plus d’une fois, de le mener dans le monde, sans jamais l’obtenir. Il n’aimoit que sa liberté, la peinture et l’argent ; il mourut à Amsterdan, âgé de soixante-huit ans, en 1674.

« Son atelier étoit disposé de façon que, d’ailleurs assez sombre, il ne recevoit la grande lumière que par un trou, comme dans une chambre noire[1]. »

  1. M. Descamps.