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mort du Giorgion. » Il mit au jour, à vingt-huit ans, une estampe en bois, qui représentait le Triomphe de la Foi, et qui donna une grande opinion de ce qu’il devoit être un jour.

Il a peint à fresque dans Vicence un portique, où il a représenté l’histoire de Salomon ; à Venise, il a peint le palais de Grimani ; à Padoue, quelques sujets de la vie de Saint Antoine ; à Ferrare, trois Bacchanales pour le duc Alphonse. Celle de ces bacchanales où il y a une femme nue, qui dort sur le devant du tableau, avoit été commencée par Jean Bellin.

En 1546, il fut appelé à Rome pour faire le portrait du pape ; il en fit aussi d’autres, qui furent admirés de Vasari et de Michel-Ange ; néanmoins ils ne purent s’empêcher de plaindre les peintres Vénitiens de s’attacher si peu au dessin. « Titien a fait quantité d’ouvrages publics et particuliers, tant à fresque qu’à l’huile, sans compter une infinité de portraits. » Charles-Quint le fit chevalier et comte Palatin, et lui assigna en même temps une grosse pension. Ses plus beaux ouvrages étoient à Venise, en France et en Espagne. On ne connoît point de peintre qui ait vécu