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leurs vêtemens, qu’on voit bien qu’ils n’ont pu habiter d’autre pays que la France et la cour de Louis XIV. Il a fait le portrait des campagnes glorieuses du règne de ce monarque, il l’a fait si exactement, que chaque soldat auroit pu reconnoître le lieu où il avoit combattu ; il n’a pas rendu avec moins de précision les sites dont les champs de bataille étoient environnés. Comme les conquêtes de Louis XIV offrent bien plus de siéges que de batailles rangées, Van der Meulen a peint bien moins de ces dernières. Il fait voir, avec la plus grande exactitude, la manière avec laquelle furent foudroyées ces épaisses murailles, élevées pour arrêter la fureur des hommes, masses impuissantes contre le génie et le courage réunis. Il a peint les vues de la plupart des maisons royales, celles de beaucoup de villes et de leurs environs : les tableaux de ce genre, très-souvent ingrats, cessent de l’être par la manière dont il les a rendus. Les villes sont dans le fond, le paysage est immense ; et ce ne sont pas seulement des cités qu’il offre à nos regards, ce sont presque des provinces entières. Aux représentations de beaucoup de villes, il joint des épisodes d’un extrême intérêt :