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léon ; cet ouvrage n’a, sans doute, aucun ensemble de composition, ni de lumière, ni de couleur, mais il est rempli des plus beaux détails : quelle vérité dans la forme et la couleur de ces jolis enfans ! quelle expression ravissante dans les têtes des jeunes filles ! La ferveur de leur piété, une candeur angélique, donne un charme tout particulier à leur naïve beauté.

On peut ajouter encore, que même dans les figures d’homme, personne n’a rendu mieux que le Dominiquin toutes les expressions qui naissent de l’humilité et de l’onction de la religion chrétienne. La Communion de Saint Jérôme est son chef-d’œuvre, et l’un des chefs-d’œuvres de la peinture : l’expression qui doit y régner est celle qu’il sentoit le mieux. Le Vieillard mourant offre bien la défaillance du corps, et la tranquille résignation d’une âme vertueuse ; ceux qui l’entourent ont une douleur modérée, une soumission religieuse à la volonté divine : la composition de ce tableau plaît aux yeux, autant qu’au cœur et à l’esprit. Les effets y sont vrais et larges, et les lignes heureusement contrastées sans affectation. On est toutefois forcé d’avouer que la pensée de ce