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concevoir ; et dans ses tableaux, vus de près, vus à une certaine distance, avec les meilleurs yeux, ou avec les meilleures loupes, son talent a donné la vie aux fleurs ; il a rendu le doux et riche éclat de leurs couleurs avec toute la justesse que l’art peut atteindre : il a la même précision dans l’imitation des formes ; et le naturaliste et le peintre en sont également satisfaits. Il n’a pas peint avec moins d’exactitude les fruits, les insectes, les marbres, bien plus aisés à imiter. Quelque finis que soient ses ouvrages, ils ne sont pas secs, ils sont moelleux et fermes en même temps ; les détails y sont terminés dans les ombres, mais sans nuire à leurs masses. On reproche à ses compositions de n’être pas bien entendues pour l’effet général ; quelques personnes prétendent que ses groupes n’ont pas assez de demi-teintes et ne tournent pas assez : des tableaux foibles, sans doute productions de sa jeunesse, ont pu donner cette idée de son talent. Ces critiques sont bien loin d’être toujours justes ; et dans les ouvrages de ce peintre qui sont au Musée Napoléon, dans ceux que possédoit M. Tolozan, et dans tous ses beaux tableaux, on voit qu’il a mis beaucoup d’art à disposer ses formes et ses couleurs ;