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de peindre n’est pas aussi grande, aussi moelleuse ; ses ombres sont plus grises, plus opaques ; peut-être ses tableaux sont-ils plus terminés, le dessin en est plus arrêté, et peut-être entre-t-il dans plus de détails que le Caravage : cependant, quoique ce dernier n’ait point pensé à faire de choix dans ses formes, il a une sorte de grandeur, qui, dans cette partie même, le met au-dessus du Valentin. Le maître et l’élève ont aussi de la ressemblance dans le choix des sujets ; l’élève aussi se plaisoit à imiter la nature forte, énergique, bizarre et jamais gracieuse ; il aimoit surtout à représenter des joueurs, des soldats pittoresquement ajustés, revêtus de leur armure ; non-seulement dans ce genre, mais dans la couleur et la manière de peindre, il a de la ressemblance avec Salvator-Rosa ; et cette ressemblance, en donnant un des signes distinctifs de son talent, marque précisément la différence qu’il a avec celui du Caravage.

On conserve au Musée Napoléon plusieurs tableaux du Valentin ; le plus fameux est celui qui fut apporté d’Italie avec nos conquêtes dans ce genre ; il représente le Martyre des Saints Processe et Martinien, peint pour une des chapelles de Saint Pierre de Rome ; il a