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est subordonné à la tête ; le fond, les vêtemens, les accessoires ne paroissent pas négligés, et cependant la tête attire toujours tous les regards. Les mains même, quoique d’une bonne forme, d’une très-belle couleur, sont disposées et peintes de façon qu’elles ne jouent jamais que des seconds rôles. Dans les têtes, les principales parties dominent ; et l’on voit, au premier aspect, tout ce qui frappe d’abord dans la nature. Il connoissoit bien mieux que Rigaud, ces momens où la vérité est saisie avec précision et abandon ; ces momens heureux, où l’on peut presque dire que la nature se rencontre avec l’âme de l’artiste au bout de ses pinceaux. Les ouvrages de Rigaud sont plus travaillés, ceux de Van Dyck sont mieux finis ; les portraits de l’un sont beaux, ceux de l’autre vivent : ajoutez que le costume que Van Dyck a peint, est bien plus agréable, bien plus favorable à l’art que celui dont le peintre Français a été forcé de revêtir ses figures ; et les immenses perruques des personnages de Rigaud leur donnent une teinte de ridicule qui rend leur accès difficile dans les cabinets.

On conserve dans le Musée Napoléon plusieurs des plus célèbres portraits de Van Dyck,