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LA COMTESSE DIANE

Un portrait peint par Henner mais suggéré manifestement par le modèle et qui, drapé de velours écarlate, s’imposait aux regards de quiconque était reçu chez la Comtesse Diane, la figurait, non telle qu’au moment où parurent ses Maximes de la vie à la librairie OllendorfF, mais telle que, peut-être, elle s’était montrée aux gens du Septennat, vingt ans auparavant. La toile d’Henner, comme toujours beurrée et de ton limoneux, donnait l’image d’une femme presque jolie, atteinte à peine par la rouille d’automne : cheveux de cuivre, teints au henné, face de vieil ivoire, s’enlevant sur un fond de suie et de bitume, col souple encore, dans un carcan de velours noir et, sous l’ombre d’une légère dentelle — noire aussi — des épaules qui ne désavouaient