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usita ses procédés en une série d’imitations habiles et d’un ton parfois heureux. Sans aucune personnalité bien définie, ces poèmes flottent de Verlaine à Coppée, avec, çà et là, des velléités parnassiennes promptement essoufflées. Mais ses rimes sèches et d’un tour pointu n’atteignent pas la caressante langueur des Romances sans paroles, si elles dépassent de beaucoup la bassesse rondouillarde, le coton dans les oreilles des Intimités.

Quelques morceaux valent d’être retenus ; non les Sonnets, d’une facture assez piètre ; non le Fleuve, lourde composition qui magnifia son auteur d’un prix académique et fait songer aux pensums les plus massifs de Baour ou de Lemierre ; mais certaines légendes des Chansons perpétuelles cueillies dans cette forêt magique, où le poète d'Atta-Troll poursuit le drack et la salamandre, où bleuit, sous les ronceraies, le myosotis des amoureux serments.

L’Orgue, l’Archet, la Dame en peine, disent l’histoire des abandonnées mourant de leurs douleurs :