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alors, et dont le premier roman, Monsieur Vénus, obtenait un succès d’art chez les esprits cultivés, de scandale chez les bourgeois. Depuis, nous eûmes, Albert Samain et moi, l’honneur d’assister au mariage de Rachilde en qualité de ses témoins.

Gabriel Vicaire, le poète des Emaux bressans, représentait, dans ce monde hétéroclite. l’École de l’Apéritif.

II en suivit les errements avec une fermeté peu commune, jusqu’au temps où la mort le prit et, comme le duc de Clarence, l’emporta dans un tonneau d’esprit-de-vin. Il jouait, dans les catacombes du Symbolisme, le même rôle que les stoïciens de Couture dans l’Orgie romaine : au nom de la Gaîté française, du Vaudeville et du « bon sens ». Il protestait contre l’art nouveau, contre les tentatives des jeunes poètes qui cherchaient leur voie hors des sentiers battus. On le disait justement l’auteur principal d’un bouquin, par la suite fort estimé des bibliophiles à cause de sa rareté : les Déliquescences d’Adoré Floupette. On y lisait des mignardises dans le genre de ce petit morceau :